Fruit de l'imagination ou
observation spectaculaire d'un animal extrêmement rare, les
témoignages relatant les apparitions de « Nessie » le
célèbre monstre du Loch Ness ont fait le tour du monde. Accompagnée
de preuves photographiques et de récits extraordinaires, la légende
a pris une telle ampleur qu'un bureau spécialement chargé
d’enquêter sur les phénomènes du Loch Ness a vu le jour.
Moins médiatisé, on
trouve en Afrique, dans les jungles du bassin versant du fleuve
Congo, ce qui pourrait bien être le cousin tropical du monstre
écossais. Bien qu'il soit nommé de différentes manières selon le
dialecte (la superficie du bassin du Congo s'étend sur une dizaine
de pays) les pygmées du Congo l’appellent le Mokélé-Mbembé.
Dépeint par quelques
missionnaires et explorateurs occidentaux, il est surtout connu
depuis des siècles par la population forestière. Les descriptions
changent sensiblement d'une tribu à l'autre mais sa ressemblance avec
un dinosaure est unanime : il aurait la taille d'un éléphant,
quatre pattes, un long cou, une longue queue et une tête de serpent.
Il fréquenterait les berges du fleuve Congo, les lacs et les
marécages alentours. D'après leurs témoignages, les pygmées
croisent sa route régulièrement et lui attribuent la cause de
nombreux accidents, notamment des renversements de pirogues.
En voici une
représentation avec des déchets de l'OTRAG en République
Démocratique du Congo (cf: le ciel vu de l'Afrique)
Plusieurs expéditions
rapportent des preuves de leurs rencontres avec le Mokélé-Mbembé,
mais elles sont toutes très contestables. Entre le premier
témoignage occidental de 1776 par l'Abbé Liévain-Bonaventure
Proyart et les récentes recherches de l'explorateur Michel Ballot,
une succession de descriptions, de photos et de vidéos est venue
enrichir la documentation autour du monstre. L'espoir de découvrir
une telle créature errant en Afrique centrale a attiré un certain
nombre de curieux et notamment les cryptozoologues, chercheurs qui
traquent les animaux dont l'existence n'est pas prouvée de façon
irréfutable. Leur quête est encouragée par la découverte de
l'okapi au début du 20ème siècle, une nouvelle espèce proche de
la girafe partageant le même territoire que le Mokélé-Mbembé. Cet
animal bien connu des pygmées n'a pu être observé que très
tardivement par les occidentaux en raison de sa rareté et de ses
mœurs très discrètes.
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Aux yeux des sceptiques ou
de certaines tribus qui côtoient la forêt, le Mokélé-Mbembé est
un être purement mythologique, un esprit qui peuple les légendes
issues de la longue tradition orale qui relie les peuples du bassin du
Congo à leur histoire. D'ailleurs les photographies ne sont pas suffisamment
nettes pour distinguer s'il s'agit bien d'une nouvelle espèce animale
ou du dos d'un hippopotame et les sillages flous sur les lacs sont
souvent l’œuvre de piroguiers.
La forêt équatoriale est
pleine de beautés fascinantes et de mystères sauvages à
l'image de l'okapi. Dans ce sanctuaire terrestre, il semble parfaitement légitime
d'imaginer que se cachent encore d'étonnantes surprises.
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