Engendrée
dans la poussière par la soif et le désir de l'ivresse sous le
soleil hurlant qui brutalise la terre, simple morceau de pain de
céréale trempé dans l'eau et aromatisé, la bière serait née au
Soudan, dans la région du Nil bleu. Après s'être largement
répandue, elle se boit maintenant de partout en
Afrique. Les ingrédients de la bière artisanale varient tant selon les cultures
agricoles que l'on pourrait en dessiner une carte aussi riche qu'une carte de tribus. Orge,
banane (cf. ici) , millet, sorgho, les céréales, tubercules et fruits
ne manquent pas pour produire cette boisson millénaire. En
général, ces préparations locales contiennent encore des éléments en suspension et
ressemblent à de la bouillie. La bière industrielle européenne est
arrivée à l'époque de la colonisation pour satisfaire les colons
peu sensibles au goût et à l'instabilité de ces recettes
artisanales.
Les
bières seront par la suite produites dans les premières brasseries
locales et au moment des indépendances dans les brasseries nationales.
Aujourd'hui quatre brasseurs dominent largement le continent,
Heineken, Diageo, Castel et SAB Miller. Les deux derniers
représentant à eux seuls plus de 70 % des ventes. En moyenne un
africain ne boit que 10 litres de bière commerciale par an quand un anglais en boit
100 litres. En effet, les bières artisanales connaissent encore largement plus de succès que les bières
industrielles. SAB Miller, le brasseur sud-africain a voulu dans son
offre saisir cette particularité africaine. On trouve dans sa gamme pour tous les goût et toutes les classes de la population:
la "Chibuku" (dont je parle ici), bière traditionnelle au sorgho et au
maïs qui fermente dans une boite en carton et qui est vendue 0,50
dollar la bouteille en Afrique australe (Zambie, Malawi...). À peine
plus chère on trouve la "Eagle" à base de sorgho en Afrique de l'est
(Ouganda, Tanzanie...) avant d'atteindre les bières blondes haut de
gamme qui valent au-delà d'un dollar.
La
consommation de bières en Afrique connaît de fortes disparités.
Elle est notamment plus faible en Afrique du nord ce qui est à
mettre en relation avec l'islam qui interdit l'alcool. Dans certains
pays, il faut avoir affaire à des vendeurs illicites pour se procurer
de la bière. En novembre dernier des responsables islamistes de la
ville de Kano au Nigeria chargés d'appliquer la loi islamique ont
annoncé avoir détruit publiquement 240 000 bouteilles de bière
pour dénoncer des comportement immoraux. Cependant en Tunisie, on
trinque à la santé du lancement de la nouvelle bière nationale, la
Berber.
Les marques de bière sont souvent propre à chaque pays, on trouve la "Béninoise" au Bénin, la "Kuche Kuche" au Malawi, la "Gazelle" au Sénégal ou encore la "Three Horses Beer" à Madagascar.
Les marques de bière sont souvent propre à chaque pays, on trouve la "Béninoise" au Bénin, la "Kuche Kuche" au Malawi, la "Gazelle" au Sénégal ou encore la "Three Horses Beer" à Madagascar.
Les étiquettes (et le nom des bières) sont souvent originales et représentent, en général, un emblème fort du pays. Leur beauté vintage et leur aspect "carte postale" sont un excellente raison pour le voyageur d'en faire la collection.
La
bière est une boisson sociale qui accompagne toutes sortes de cérémonies et de fêtes familiales, autant d'occasions de la brasser sous sa forme traditionnelle. Mais elle est, dans les capitales et les grandes
villes, plutôt consommée sous sa forme industrielle. Pour de nombreux jeunes citadins africains, un des plus grands plaisirs lors d'une chaude journée est de siroter une bière en terrasse alors que l'équipe nationale de football est en train de briller à l'occasion d'un match décisif de la Coupe d'Afrique des Nations.
La dernière étiquette est une création personnelle non?
RépondreSupprimerLes autres sont aussi très belles.
J'ai vu naître le premier dessin :)
En effet la dernière étiquette est une création pour le blog, si je me fais brasseur peut-être qu'un jour on boira de la Mv.Africa!
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