Le monde du futur sera
peut-être un havre de paix pour les humains et toutes les formes de
vie qui les entourent. La température du globe sera idéale, le nombre
d’espèces animales en danger d'extinction cessera de croître et la quantité autant que la variété d'arbres grandira au point de faire de la terre un grand
poumon sain et vivifiant. Les hommes vivront en paix et la guerre ne
sera plus qu'un vague souvenir cauchemardesque d'une époque plus ou
moins lointaine.
Ce qui sépare les temps
actuels d'une telle ère, à mon avis, est un miracle. Viendra-t-il
d'une prise de conscience collective ou d'une dictature de militaires
inspirée et influente ? Viendra-t-il à la dernière minute
où l'homme acculé sera contraint d'agir pour éviter l'heure
dernière ? A-t-on raison de croire qu'il viendra?
On peut légitimement se
demander si le miracle ne sera pas le produit d'une sensibilité
féminine.
C'est en tous cas
ce que l'on peut déjà souhaiter au peuple centrafricain après l’élection
par le conseil national de transition de Catherine Samba-Panza à la
tête du pays. Par ailleurs, au Liberia, l'espoir est né après 14
ans de guerre civile avec l'arrivée au pouvoir d'Ellen Johnson
Sirleaf, première présidente d'Afrique, prix Nobel de la paix en
2011. Si c'est la première femme africaine à atteindre le poste
de présidente sur le continent, ce n'est pas la première à
recevoir cette distinction et le Kenya aussi a son héroïne :
Dans son livre Celle
qui plante les arbres Wangari Muta Maathai raconte son parcours
et une partie de l'histoire de son pays. Elle est la fondatrice du
mouvement de la ceinture verte, Green Belt Movement (GBM), une
organisation environnementale conçue au départ pour venir en aide
aux femmes rurales du Kenya. Aujourd'hui les activités du GBM sont
internationales. Elles visent à réduire la pauvreté par
l'éducation des communautés et la préservation de l’environnement.
Le titre original de cet
ouvrage, Unbowed ("insoumis"), est peut-être plus juste
car Wangari est une militante acharnée. Véritable défenseur des
droits humains, ses luttes contre toute forme de pouvoirs
tyranniques l'ont conduite plusieurs fois en prison. Mais les
intimidations n'ont jamais muselé sa ferveur. Ses convictions et son
engagement lui ont valu le prix Nobel de la paix en 2004.
Dans son combat pour la
protection de l'environnement, elle a réussi à contrecarrer un projet
visant à construire ce qui devait être la plus haute tour d'Afrique
au centre de Nairobi. L'édifice, qui ressemblait moins à une
infrastructure publique utile qu'à une œuvre pharaonique visant à
caresser l’ego du président Daniel Arap Moi, devait empiéter sur
le plus grand espace vert de la ville, le Parc Uhuru.
Uhuru en swahili
signifie "liberté". C'est aussi le nom du président actuel du Kenya,
Uhuru Kenyatta, ainsi que le nom du point culminant de l'Afrique, le Uhuru
peak au sommet du Kilimandjaro.
Le nom de Kenya vient de
la montagne la plus élevée du pays.
D’après Wangari
Maathai, deux missionnaires allemands qui furent les premiers
européens à le voir demandèrent le nom du massif à leur
guide. Celui-ci, convaincu que les étrangers parlaient de la
calebasse qu'il portait à la taille, répondit kiinyaa. Le
malentendu persista et les Anglais donnèrent ce nom à la montagne
puis au pays.
Certains affirment que Kiinya
en Kamba signifie "montagne de l'autruche" et que c'est
de là que le massif tire son nom. Personnellement je préfère la
version de Wangari.
L'image la plus classique
du Kenya, l’icône touristique du pays, est représentée par un
animal sauvage qui broute dans la savane, surplombé par le
Kilimandjaro enneigé. Pourtant la montagne se trouve dans le pays
voisin, en Tanzanie. Cependant le Kenya possède un grand parc
naturel à son pied (Amboseli National Park) tout près
de la frontière. Le privilège d'observer cette image n'est pas
forcément donné à tous les visiteurs du parc car le Kilimandjaro
produit des nuages épais et n'est pas si souvent visible !
Wangari Maathai a divorcé
en 1979. Lors du procès qui donna raison à son mari, celui-ci déclara que sa femme avait trop de caractère, qu'il ne pouvait pas
la contrôler à sa guise.
Elle a continué à se battre pour la défense de l’environnement et des droits citoyens jusqu'à sa mort en 2011.
Elle a continué à se battre pour la défense de l’environnement et des droits citoyens jusqu'à sa mort en 2011.