29 juin 2014
20 juin 2014
Sur la tombe de Sankara
La famille de l'ancien président du Burkina Faso affronte en ce moment la justice afin d'obtenir la preuve scientifique qu'il s'agit bien du corps de celui-ci qui repose au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou.
11 juin 2014
Catherine Bokassa
Jean-Bedel Bokassa est
évoqué dans le livre En attendant le vote des bêtes sauvages
par l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma en ces termes :
« Le charognard, un
dictateur de la forêt centrale de l'Afrique. Totem charognard ou
aussi glouton qu'un charognard. L'hyène, un maître en parti unique
de l'Afrique orientale. Totem hyène ou aussi sot et criminel qu'une
hyène », « Sa langue et ses lèvres piquetaient, elles
puaient le miasme de l'anus d'une hyène. »
En 1977, Bokassa est sacré
empereur au cours d'une cérémonie pastiche qui reproduit le couronnement
de Napoléon. Il a 56 ans, sa femme Catherine en a 26. Pour lui c'est
la réalisation d'un rêve, pour elle, la continuité d'un cauchemar.
Elle n'a que 15 ans en
1964 quand Jean-Bedel la croise sur le chemin de l'école. Ses
soldats la kidnappent et Bokassa la séquestre avant de l'épouser
contre son gré. Commence alors la réclusion, une vie de lassitude
étroitement surveillée. Elle demande la permission avant chaque
sortie, ses employés l'espionnent, le moindre écart nourrit la fureur
du mari jaloux . Ils auront sept enfants qui seront eux-mêmes
soupçonnés de vouloir profiter des femmes du dictateur. Catherine
n'est en effet pas sa première union et huit autres suivront après
leur rencontre. Mais c'est elle qui fut choisie pour devenir
impératrice.
Pour les vacances de noël,
la famille se rend dans le Val-d’Oise, près de Paris, où Bokassa a fait aménager le château d'Hardricourt. Ici, Catherine est libre
de ses mouvements et peut recevoir. Elle est la seule à disposer
auprès de Jean-Bedel du statut d'épouse à l’extérieur de son
pays et à venir en voyage officiel en France. Elle savoure une
situation à l'opposée de celle qu'elle endure dans son pays et
profite de l'opulence de l'empire centrafricain. Son budget shopping
n'a aucune limite, le luxe français est à son goût et en une
journée elle peut dépenser plus de 100 000 francs dans les
boutiques du Faubourg-Saint-Honoré, et pas des francs CFA...
Elle boit de la bière, ce
que lui interdit habituellement son mari.
C'est sans doute pour ce
train de vie que la jeune impératrice ne s'enfuit pas.
Mais fraîchement sacré
empereur, Bokassa commence à être victime de l'opinion occidentale
qui ne veut plus de ce dictateur sanguinaire. Certaines rumeurs
l'accusent même de cannibalisme. Le président français Valéry
Giscard-d'Estaing, avec qui il a partagé de nombreuses parties de
chasse, convoque Catherine. Il la prévient d'une action prochaine
soutenu par l'armée française pour mettre fin au régime de son
mari. Elle appelle le dictateur mais celui-ci ne veut rien entendre
et choisi d'aller chercher de l'aide auprès de Kadhafi en Libye.
Peine perdue, pendant son absence David Dacko prend le pouvoir,
l'empire centrafricain redevient république, l'empereur déchu est
condamné à l'exil.
Catherine n'a pas vraiment
soutenu son mari pendant sa chute et elle n'est pas partie de
Centrafrique sans avoir pris la précaution de remplir quelques
malles d'argent et de bijoux. L'ancien dictateur ne cessera de
répéter à qui veut l'entendre que sa femme est la maîtresse de
Valéry Giscard-d'Estaing. Rumeur qui sera accompagnée d'une célèbre
histoire de diamants...
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