6 juillet 2014

Le Mokélé-Mbembé

Fruit de l'imagination ou observation spectaculaire d'un animal extrêmement rare, les témoignages relatant les apparitions de « Nessie » le célèbre monstre du Loch Ness ont fait le tour du monde. Accompagnée de preuves photographiques et de récits extraordinaires, la légende a pris une telle ampleur qu'un bureau spécialement chargé d’enquêter sur les phénomènes du Loch Ness a vu le jour.
Moins médiatisé, on trouve en Afrique, dans les jungles du bassin versant du fleuve Congo, ce qui pourrait bien être le cousin tropical du monstre écossais. Bien qu'il soit nommé de différentes manières selon le dialecte (la superficie du bassin du Congo s'étend sur une dizaine de pays) les pygmées du Congo l’appellent le Mokélé-Mbembé.






Dépeint par quelques missionnaires et explorateurs occidentaux, il est surtout connu depuis des siècles par la population forestière. Les descriptions changent sensiblement d'une tribu à l'autre mais sa ressemblance avec un dinosaure est unanime : il aurait la taille d'un éléphant, quatre pattes, un long cou, une longue queue et une tête de serpent. Il fréquenterait les berges du fleuve Congo, les lacs et les marécages alentours. D'après leurs témoignages, les pygmées croisent sa route régulièrement et lui attribuent la cause de nombreux accidents, notamment des renversements de pirogues.

En voici une représentation avec des déchets de l'OTRAG en République Démocratique du Congo (cf: le ciel vu de l'Afrique)







Plusieurs expéditions rapportent des preuves de leurs rencontres avec le Mokélé-Mbembé, mais elles sont toutes très contestables. Entre le premier témoignage occidental de 1776 par l'Abbé Liévain-Bonaventure Proyart et les récentes recherches de l'explorateur Michel Ballot, une succession de descriptions, de photos et de vidéos est venue enrichir la documentation autour du monstre. L'espoir de découvrir une telle créature errant en Afrique centrale a attiré un certain nombre de curieux et notamment les cryptozoologues, chercheurs qui traquent les animaux dont l'existence n'est pas prouvée de façon irréfutable. Leur quête est encouragée par la découverte de l'okapi au début du 20ème siècle, une nouvelle espèce proche de la girafe partageant le même territoire que le Mokélé-Mbembé. Cet animal bien connu des pygmées n'a pu être observé que très tardivement par les occidentaux en raison de sa rareté et de ses mœurs très discrètes.









Aux yeux des sceptiques ou de certaines tribus qui côtoient la forêt, le Mokélé-Mbembé est un être purement mythologique, un esprit qui peuple les légendes issues de la longue tradition orale qui relie les peuples du bassin du Congo à leur histoire. D'ailleurs les photographies ne sont pas suffisamment nettes pour distinguer s'il s'agit bien d'une nouvelle espèce animale ou du dos d'un hippopotame et les sillages flous sur les lacs sont souvent l’œuvre de piroguiers.





 
La forêt équatoriale est pleine de beautés fascinantes et de mystères sauvages à l'image de l'okapi. Dans ce sanctuaire terrestre, il semble parfaitement légitime d'imaginer que se cachent encore d'étonnantes surprises.